Ça marche super bien pour mon garage. Mes clients sont satisfaits, mes ventes augmentent, c'est vraiment génial, je suis hyper content. Les demandes de réparation ne cessent de s'accélérer. Du coup, je commence à manquer un peu d'espace.
D'ailleurs, dernièrement, j'ai réussi à trouver un nouvel emplacement, un ancien garage à retaper avec beaucoup plus de place, c'est pas compliqué, il est parfait. J'aimerais vraiment acquérir ce nouveau local mais je n'ai pas assez d'argent.
Alors je me suis demandé quelle stratégie adopter. Mon premier réflexe, ça a été de penser à faire un prêt. Je me suis renseigné et j'ai découvert que je peux autofinancer mon investissement si j'ai une CAF qui m'en donne la possibilité. Alors là, je suis un peu perdu. Autofinancement, emprunt... J'aimerais bien un peu d'aide.
Réponse d’un professionnel : Maurice Oms, Correspondant start-up (Banque de France)
C'est une question qu'on nous pose souvent. L'autofinancement, c'est plus rapide, c'est la trésorerie, vous l'avez, vous n'avez pas d'obligation de monter un dossier, d'aller voir votre banquier, de présenter votre bilan, et surtout, zéro délai.
Pensez à une chose, l'autofinancement fragilise la trésorerie si vous avez un imprévu. La trésorerie, surtout en période de crise, c'est une ressource rare. Dans la mesure où vous pouvez la préserver, faites-le.
Dans ce cas, vous avez recours à l'emprunt pour financer des équipements, une augmentation de votre productivité, ou des investissements. Ayez une idée : en face d'un actif long, je mets une ressource longue, c'est la base. C'est les grandes masses en équilibre du bilan. J'emprunte pour 5 ans et j'achète un actif dont la durée de vie estimée est de 5 ans. D'autant que, en ce moment, les taux d'intérêt sont très réduits, ils vont le rester, donc vous avez d'autant plus intérêt, si je puis dire, à réfléchir à cette formule.
Dans les deux cas, il faut savoir comment calculer cette capacité d'autofinancement dont on vous parle. La CAF, Capacité d'Auto-Financement, révèle le flux potentiel de trésorerie de votre entreprise. C'est calculé à partir de votre résultat, que ce soit à partir du résultat net ou de l'excédent brut d'exploitation. Dans les deux cas, ce qu'il faut retenir, c'est que ce sont les produits encaissables moins les charges décaissables.
Mettez-vous maintenant du point de vue de votre banquier. Ce qu'il va regarder, c'est si votre capacité d'autofinancement est compatible avec le montant de l'emprunt. Jusqu'à deux ans et demi, il va estimer que c'est acceptable. Même trois ans et demi. Après, c'est du cas par cas. Cinq ans, c'est que votre actif est un peu plus long. Au-delà et sur un actif plus court, ça deviendra tendu.
Dans tous les cas, écoutez votre banquier, renseignez-vous auprès de votre expert-comptable. Mieux vaut en effet préserver votre trésorerie, surtout en période de crise, et conservez-la, c'est votre actif le plus précieux.