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Financer la croissance de son entreprise

Innovation, lancement de nouveaux produits, essor à l’international, rachat d’entreprise... vous ne manquez pas d’idées pour développer votre entreprise, et c’est tant mieux ! En revanche, avez-vous les idées claires sur la manière de financer vos projets de développement ? Ce qu’il faut savoir avant d’aller plus loin, c’est qu’il existe deux grands types de solutions de financement pour votre entreprise : soit en recourant à vos propres ressources – ce que l’on appelle l’autofinancement ; soit à travers l’apport de capitaux extérieurs : crédits à court terme, prêts bancaires à moyen et long terme, capital-risque, financement participatif, bourse... Certaines sont à privilégier en fonction du montant de l’emprunt, de vos fonds propres, de votre capacité de financement et, dans certains cas, de votre appétence au risque. On vous explique !

L’autofinancement : financer son développement avec sa propre trésorerie

L’autofinancement consiste à recourir à la trésorerie de son entreprise pour financer un investissement. Avec une réserve de taille : il faut que votre capacité d'autofinancement (CAF) soit compatible avec le montant de l'emprunt. La CAF est égale au résultat net majoré des charges non décaissées, comme les dotations nettes aux amortissements et provisions, moins les produits nets de cessions d'actifs.

Une CAF positive signifie que l'entreprise a le potentiel, sous réserve de décalages liés aux délais de paiement, pour générer de la trésorerie. Elle pourra alors investir, rembourser ses emprunts ou verser des dividendes.

Renseignez-vous auprès de votre expert-comptable pour vous aider à calculer la capacité d'autofinancement de votre entreprise et recueillir ses conseils sur la pertinence de cette solution dans votre cas spécifique. Car attention : s’autofinancer n’est pas toujours la solution la plus avantageuse ! Il est parfois judicieux de préserver sa trésorerie – surtout en période de crise ou pour faire face à une difficulté imprévue.

Les crédits d’exploitation : financer son activité courante avec des crédits à court terme

Les crédits d'exploitation – ou « crédits de fonctionnement » – ont pour but de répondre aux besoins de trésorerie de l'entreprise dans son activité quotidienne. Ces besoins de trésorerie constituent le besoin en fonds de roulement, provenant des décalages de trésorerie entre le moment où l'entreprise paye les marchandises ou matières premières aux fournisseurs (décaissements) et celui où elle encaisse le produit de ses ventes (encaissements). Il est donc égal à la somme du montant des stocks et des créances clients moins les dettes fournisseurs.

De façon générale, le développement de l’activité va s’accompagner d’un accroissement de ce besoin en fonds de roulement. La question du financement du développement de l’entreprise passe donc nécessairement par la maîtrise et le financement de son besoin en fonds de roulement. L’entreprise peut par exemple augmenter son fonds de roulement en maintenant les bénéfices réalisés dans l'entreprise, en augmentant le capital ou en l'ouvrant à d'autres actionnaires, ou en souscrivant de nouveaux emprunts.

Parmi les solutions de court terme, on retrouve également :

  • la facilité de caisse : il s’agit d’une autorisation de laisser le compte bancaire de l’entreprise débiteur, pour quelques jours, afin de répondre à des besoins de trésorerie très ponctuels ;
  • le découvert autorisé : il s’agit d’un accord conclu avec la banque qui autorise à maintenir le compte bancaire de l’entreprise débiteur, pour une durée limitée d’un an environ ;
  • le crédit de court-terme : il s’agit d’un prêt bancaire d’une durée inférieure à un an accordé à une entreprise pour surmonter des décalages de trésorerie plus importants ou plus longs que d’habitude.

L’entreprise peut aussi mobiliser les créances clients. On retrouve ainsi :

  • l’escompte bancaire : il consiste à obtenir de sa banque le paiement d’un effet de commerce avant sa date d’échéance ;
  • la cession « Dailly » : il s’agit d’une cession de créances clients auprès de sa banque afin d’obtenir une avance ;
  • l’affacturage : il consiste à céder ses créances professionnelles pour obtenir son paiement en avance, et à déléguer la gestion de son poste « clients » (suivi, relances…).

Les prêts bancaires et les solutions de crédit-bail : financer son développement avec des crédits de moyen et long terme

Les prêts bancaires à moyen et long terme, c’est la solution la plus classique utilisée par les entreprises pour financer leur développement. Citons par exemple : 

  • le prêt bancaire pour l’achat d'immobilisations : matériel, machines-outils, véhicules, locaux, droit au bail, fonds de commerce, etc. ;
  • le crédit-bail mobilier, qui permet de louer du matériel, des machines ou des véhicules acquis par l’établissement bancaire, avec option d’achat en fin de contrat ;
  • le crédit-bail immobilier, qui permet de louer tout bien immobilier à usage professionnel, avec option d’achat en fin de contrat ;

Pour ce type de prêts, l’accord de votre banque ne va pas de soi. Vous devrez convaincre votre banquier et fournir de surcroît un certain nombre de garanties. Outre le fait de présenter des indicateurs comptables solides, il est aussi nécessaire de savoir présenter son projet pour convaincre un financeur. Vous pouvez ainsi retrouver les bonnes pratiques en la matière dans ce guide dédié.  

Le capital-risque : financer avec l’aide d’investisseurs

Le capital-risque (on parle également de venture capital) consiste à faire entrer au capital de votre entreprise des investisseurs pour une durée indéterminée. Cette solution vous permet ainsi de consolider la structure financière de votre entreprise sans s’endetter, de renforcer vos fonds propres. De nombreux acteurs proposent des solutions de capital-risque, tels que : 

  • les fonds nationaux publics ou privés, généralistes ou spécialisés dans certains secteurs d'activité : le high-tech, les énergies propres (cleantechs), les biotechs, etc. ;
  • les fonds privés fédérés par France Invest, l’Association des Investisseurs pour la Croissance ;
  • les fonds régionaux, qui vont intervenir dans une zone géographique spécifique ;
  • ou encore les Business Angels, des acteurs bien installés dans le monde des affaires et cherchant à investir des capitaux dans des projets innovants, notamment dans la phase d’amorçage de l’activité. En France, ils sont fédérés par France Angels, la Fédération Nationale des Business Angels.

Financement participatif, bourse : financer autrement

Depuis quelques années, les canaux de levées de fonds se sont multipliés et les banques ne sont plus le seul recours pour financer le développement des entreprises. De nouveaux acteurs ont émergé via des plateformes internet et représentent des sources complémentaires de financement dit « participatif ». On distingue :

  • le crowdfunding (« financement par la foule ») : mécanisme qui a pour objectif de collecter des fonds en dehors des circuits de financements traditionnels, au moyen d’une plateforme Internet :
    • dons, avec ou sans contrepartie ;
    • prêts, avec intérêt ou sans intérêt – on parle parfois de crowdlending ;
    • apports en capital, à travers la souscription de titres – via des plateformes spécialisées qui doivent être certifiées par l’Autorité des Marchés Financiers (l’AMF). Ces actions ouvrent ensuite la possibilité de percevoir des dividendes – on parle parfois de crowdequity.

Certaines entreprises peuvent aussi se financer par le biais de la bourse, sous le contrôle de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). Ce moyen alternatif aux crédits bancaires leur permet de lever davantage de fonds et de diversifier les sources de financement en réunissant de nombreux investisseurs. Néanmoins, ce mode de financement ne concerne dans le fait qu’un nombre limité d’entreprises : les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) ont aujourd’hui rarement accès à ce mode de financement.

Plusieurs outils existent pour vous aider à financer le développement de votre entreprise, selon sa situation et la nature de vos besoins. Pour approfondir vos connaissances relatives aux différents modes de financement existants, vous pouvez également consulter l’atelier pédagogique EDUCFI dédié à la présentation des principaux types de financement

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