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Mes aides financières

Mener un projet entrepreneurial peut parfois s’apparenter au parcours du combattant, et nécessite de surmonter de nombreux défis. Heureusement, vous n’êtes pas seul pour tenter de mener votre entreprise le plus loin possible. La France bénéficie ainsi d’un écosystème dense de soutien à l’entrepreneuriat, qui constitue un atout non-négligeable pour financer le lancement de votre activité. Cet article est consacré plus spécifiquement aux aides financières, proposées par les pouvoirs publics ou par des acteurs du soutien à l’entrepreneuriat, pour répondre aux besoins des entrepreneurs. Dans un contexte de création, ces aides font souvent partie intégrante de programmes d’accompagnement plus larges. Dans la plupart des cas, elles visent à répondre à une problématique spécifique ou ciblent un profil particulier d’entrepreneur. Elles peuvent d’ailleurs prendre différentes formes : subventions, microcrédits, prêts d’honneur, allègements fiscaux, dispositifs d’assurance ou encore mécanismes de garantie. Nous vous proposons un tour d’horizon, afin de vous aider à mieux identifier les dispositifs auxquels vous pourriez être éligibles !

Les différentes formes d’aides financières existantes

Lorsqu’on parle d’aides à la création, on songe souvent aux subventions ou aux « prix » décrochés à l’issue d’un concours après la sélection de votre projet par un jury d’experts. Mais il ne faut pas oublier que d’autres dispositifs existent, afin de répondre à des besoins plus spécifiques : au-delà des aides monétaires, on retrouve aussi des dispositifs fiscaux ou la mise à disposition d’outils ou de prestations par exemple. Bpifrance propose ainsi un simulateur pour tenter d’identifier les solutions adaptées. Attention, ces aides évoluent régulièrement. N’hésitez pas à vous référer aux sites institutionnels ou aux pages internet des réseaux concernés pour vérifier que l’aide envisagée demeure pertinente pour votre projet (conditions d’éligibilité, montant, etc.).

Les subventions

Le versement d’une somme d’argent pour permettre le lancement de l’activité et renforcer la structure financière de l’entreprise en cours de création constitue une forme courante d’aide à la création.

Ainsi, les porteurs de projet demandeurs d’emploi peuvent bénéficier de deux types d’aides versées par France Travail :

  • L’ARCE (Aide à la Reprise et à la Création d’Entreprise) prend la forme d’un versement en capital égal à 60% des allocations chômage de l’ayant-droit, touché en deux fois – à six mois d’intervalle.
  • L’ARE (Allocation d’Aide au Retour à l’Emploi) cumulable avec le revenu généré par l’activité non-salariée du porteur de projet. Il s’agit concrètement ici du maintien du versement de l’allocation sous conditions : il est notamment exclu de combiner simultanément ARCE et ARE.

D’autres aides peuvent aussi être versées en tant que « prix » à la suite de succès lors de concours entrepreneuriaux. L’argent ainsi obtenu peut être intégré ensuite au sein des capitaux propres de l’entreprise.

On retrouve notamment ce type de concours au sein de l’écosystème d’innovation, avec par exemple le concours i-Lab ou le concours i-Nov. De nombreux concours destinés aux start-ups débouchent sur des parcours d’accompagnement ou l’intégration dans un incubateur.

Pour autant, d’autres concours ne ciblant pas spécifiquement ces secteurs d’activité existent également. On peut ainsi citer le prix de l’entrepreneuriat des « Trophées du commerce » organisées par les chambres de commerce et d’industrie visant à distinguer les entreprises exerçant une activité commerciale ; le concours Talents BGE de la création d’entreprise qui récompense annuellement une centaine de créateurs d’entreprise ; ou même les trophées du repreneuriat 2025 des Cédants & Repreneurs d’Affaires destinés à récompenser les personnes ayant repris avec un succès remarquable une entreprise existante. Le concours Talents des Cités distingue quant à lui les entrepreneurs issus des quartiers de la politique de la ville.

Renseignez-vous également auprès de votre commune ou communauté de communes qui disposent pour certaines d’un service spécifique dédié au développement économique dans leur rayon d’action.

Les prêts et garanties d’emprunt

Les prêts et garanties d’emprunt constituent une forme d’aides financières spécifiques et un appui précieux pour obtenir davantage de financements auprès de vos partenaires bancaires.

En matière de prêts, deux dispositifs peuvent retenir plus particulièrement votre attention  :

  • Le microcrédit professionnel, s’adressant aux porteurs de projet disposant de peu de ressources et se trouvant parfois en difficulté pour obtenir des prêts auprès du système bancaire traditionnel : il s’adresse au porteur de projet en tant qu’individu, plutôt qu’à l’entreprise. Ainsi, il n’est pas nécessaire que cette dernière soit déjà immatriculée pour que son dirigeant soit éligible au microcrédit. Il doit néanmoins permettre de financer la création, le rachat ou la consolidation d’une entreprise artisanale. Les acteurs du microcrédit disposent d’une licence bancaire les habilitant à délivrer des prêts – l’ADIE et l’Institut du microcrédit en étant les principaux pourvoyeurs en France. Au moment de la rédaction de cet article, ce prêt peut s’élever à 17 000 euros, et nécessite de disposer d’un garant à hauteur de 50% du prêt. Il doit être remboursé en cinq ans, incluant le plus souvent des intérêts. 
  • Le prêt d’honneur est également accordé à titre personnel au porteur de projet, et doit servir à appuyer la demande d’un prêt auprès du réseau bancaire traditionnel. On parle de co-financement : il vient ainsi consolider les fonds propres de l’entreprise pour lui permettre de mobiliser davantage de fonds auprès de ses partenaires financiers. Proposé sans intérêts et sans exigence de garanties personnelles, le prêt d’honneur est souvent délivré à l’issue d’une sélection par un jury spécialisé – processus qui permet de crédibiliser le projet. Initiative France et le réseau Entreprendre sont les principaux acteurs délivrant des prêts d’honneur.

Vos partenaires financiers peuvent parfois exiger des garanties, conditionnant la délivrance de prêts. Ce point peut représenter une difficulté, notamment pour les porteurs de projets disposant de peu de moyens. À ce titre, plusieurs dispositifs existent pour lever ce frein éventuel. On peut citer l’offre de Bpifrance : la Garantie Création concerne les prêts consentis aux créateurs d’entreprise, sous conditions (première création, création d’entreprises innovantes, reprise d’un fonds de commerce…) ; tandis que la Garantie Transmission s’adresse aux repreneurs d’entreprise. Le réseau France Active propose à la fois des garanties s’adressant à des territoires ou des projets spécifiques (garantie Solidarité Insertion ; garantie Égalité Territoires ; garantie Égalité Accès), ou à visée plus générale (garantie Impact ; garantie Emploi).

Enfin, les collectivités locales – et en premier lieu les régions, compétentes en matière de développement économique – s’appuient souvent sur des fonds de garantie pour proposer des solutions destinées à faciliter l’accès au crédit pour les créateurs d’entreprise.

Les allègements sociaux et fiscaux

Pour faciliter le démarrage de l’activité, les pouvoirs publics proposent plusieurs aides fiscales et sociales afin d’alléger les charges de l’entreprise. Vous pourrez d’ailleurs retrouver une explication plus détaillée des obligations fiscales et sociales susceptibles de concerner votre entreprise au sein de nos articles consacrés aux déclarations fiscales et aux cotisations sociales. Attention à bien distinguer déduction d’impôt (diminution du montant à partir duquel est calculé l’impôt dont votre entreprise est redevable), réduction d’impôt (somme déduite du montant dû au titre de l’impôt), crédit d’impôt (qui peut diminuer le montant dû à la manière d’une réduction d’impôt, ou bien vous être remboursé lorsque le montant de la réduction dépasse celui de l’impôt ou que votre entreprise n’en est pas redevable). 

Il existe de nombreux cas d’allègements fiscaux, qui varient selon la situation de l’entreprise et également en fonction de son territoire d’implantation. On peut citer notamment :

  • L’exonération de cotisation foncière des entreprises (CFE) qui concerne le micro-entrepreneur lors de sa première année d’activité, ce dernier devant déclarer sa demande avant le 31 décembre de l’année de création ;
  • Les nombreux dispositifs « zonés » tels que les Zones France ruralités revitalisation (ZFRR et ZFRR+) permettant de bénéficier sous condition de certaines exonérations fiscales ;
  • Les crédits d’impôts comme le crédit d’impôt recherche (CIR), le crédit impôt innovation (CII) ou le statut de jeune entreprise innovante (JEI) – s’adressant surtout à des entreprises actives dans des secteurs innovants.

En matière d’allègements de cotisations sociales, on peut évoquer l’aide à la création ou à la reprise d’une entreprise (ACRE) destinée aux demandeurs d’emploi, aux micro-entrepreneurs, aux salariés créateurs ainsi qu’aux jeunes de moins de 25 ans – sous conditions. Il s’agit concrètement d’une exonération de cotisations sociales, partielle ou totale selon la situation, lors de l’année suivant la création d’activité.  Attention à ne pas confondre l’ACRE avec l’ARCE ou l’ARE citées plus haut dans cet article !

Le financement de prestations

Un autre type d’aides consiste en la mise à disposition de moyens destinés à permettre à votre entreprise de bénéficier d’une prestation spécifique. La plupart du temps, ces dispositifs relèvent davantage de l’accompagnement que d’une aide financière au sens premier du terme : on peut ainsi songer à l’intégration au sein d’un incubateur, d’une pépinière ou d’une couveuse ; ou bien encore au fait de rejoindre un réseau d’entrepreneurs. Ces différents dispositifs font l’objet d’une page spécifique, dédiée aux réseaux d’accompagnement

On peut néanmoins revenir plus en détails sur le Contrat d’appui au projet d’entreprise (Cape), qui peut inclure des aides financières : ce contrat proposé à un porteur de projet – qui doit être demandeur d’emploi, ou bénéficiaire de minima sociaux, ou salarié à temps partiel, ou dirigeant d’EURL ou de SASU – lui permet de bénéficier de l’accompagnement par un réseau spécialisé en échange de l’engagement à suivre un programme de formation à la création ou à la reprise d’entreprise. D’une durée d’un an, mais pouvant être renouvelé pour se prolonger jusqu’à trois ans, le contenu du Cape varie beaucoup selon la structure accompagnatrice et le profil du porteur de projet. Il peut par exemple prévoir la rémunération du dirigeant ou la mise à disposition de moyens appartenant à la structure. Le Cape a pour objectif de permettre au futur dirigeant de tester son projet de façon concrète : il demande ainsi un fort engagement de sa part, et implique de bien identifier la structure la plus à même de l’accompagner.

Des aides spécifiques selon votre profil

Certaines caractéristiques de votre projet sont susceptibles de vous rendre éligibles à des aides spécifiques, conçues pour encourager ce type d’initiatives. Qu’il s’agisse du lieu d’implantation de votre activité, de votre profil d’entrepreneur, ou de la nature de votre projet (création ou reprise), des dispositifs dédiés existent.

Les aides dédiées à des territoires spécifiques

Le lancement d’une entreprise participe au dynamisme économique du territoire d’implantation, et est soutenue à ce titre par les pouvoirs publics. En matière d’aides liées au territoire d’implantation de votre activité, on peut retenir deux grands types de dispositifs :

  • Les aides nationales dédiées à soutenir les entreprises installées dans un territoire ayant un profil spécifique – qu’il s’agisse d’aides proposées par l’État (allègements fiscaux dans les zones rurales ou dans les zones urbaines prioritaire…) ou par des réseaux nationaux (garantie Égalité Territoires de France Active par exemple) ;
  • Les dispositifs d’accompagnement proposés par les collectivités des territoires où s’implante l’entreprise – et notamment les aides régionales. Il s’agit souvent d’une porte d’entrée centrale pour identifier les dispositifs d’accompagnement pour votre entreprise – et donc d’un réflexe à avoir au moment de lancer votre recherche d’aides !

Les aides destinées aux femmes entrepreneures

Afin d’encourager l’égalité des chances, des aides spécifiques ont été créées pour renforcer la place des femmes dans le monde de l’entrepreneuriat. Il s’agit aussi bien d’offres de garanties pour faciliter l’accès à un prêt bancaire (Garantie Égalité Femmes de France Active), que de programmes d’accompagnement incluant des prêts d’honneur (Wom’energy porté par le Réseau Entreprendre), ou encore de concours (par exemple 101 femmes entrepreneures organisé par Bpifrance). De nombreux réseaux existent pour les femmes cheffes d’entreprises, proposant à la fois de l’entraide et un accompagnement – parfois sous la forme d’incubateurs. EDUCFI est partie prenante de cette dynamique, et propose ainsi une série de vidéos centrées sur le témoignage de femmes dirigeantes d’entreprises et membres de ces réseaux.

Les aides à la reprise d’entreprise

La reprise d’entreprise constitue un enjeu majeur pour l’économie française dans les années à venir, compte tenu de l’évolution démographique. Là encore, des dispositifs visent à faciliter ce type de projet. 

Bpifrance propose ainsi une offre de prêt spécifique avec le Prêt Croissance Transmission, la Garantie Transmission, le Contrat de Développement Transmission, ou encore le prêt d’honneur création-reprise porté avec Initiative France et le Réseau Entreprendre.

En plus d’être éligible à l’ACRE, le repreneur peut bénéficier d’aides fiscales dédiées selon sa situation. On peut ainsi citer le crédit d’impôt pour le rachat d’une entreprise par ses salariés.

Ce rapide panorama ne permet d’évoquer que les grands principes de fonctionnement des aides à la création : de nombreux dispositifs qui ne sont pas mentionnés précédemment pourraient faciliter le lancement de votre projet. N’hésitez pas à consulter les bases de recherche d’aides et les différents simulateurs référencés ici pour disposer d’une vision plus fine des outils à votre disposition. Enfin, de nombreuses aides régionales existent et vous trouverez souvent un soutien supplémentaire auprès des acteurs du développement économique local : renseignez-vous !

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