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Transmission d'entreprise : 6 diagnostics d'entreprise à réaliser
Dégager les points forts et les points faibles de votre entreprise en procédant à un diagnostic est un exercice indispensable.
Vous êtes chef d’entreprise et vous avez décidé de céder ou de transmettre votre affaire ? C’est le moment de réaliser un état des lieux précis de votre société : le diagnostic d’entreprise.
Le diagnostic d’entreprise vous permettra d’affiner votre stratégie de cession et vous fournira les arguments nécessaires pour négocier avec un repreneur potentiel.
Activité, moyens, ressources humaines, santé financière, environnement juridique, QSE (qualité, sécurité, environnement) : vous découvrirez dans cet article les six principaux diagnostics d’entreprise, ainsi que les méthodes pour les mener à bien et les étapes-clés à suivre pour réaliser un examen détaillé de votre société en vue d’une vente ou d’une transmission.
Bonne lecture !
Nous vous présentons ci-dessous les six principaux diagnostics d’entreprise. Combinées, elles vous donneront un aperçu révélateur des points forts et des points faibles de votre société.
Notez qu’un diagnostic est différent d’un audit. L’audit de reprise est une démarche factuelle et objective qui analyse un écart potentiel entre la situation réelle et l’information que vous avez pu mettre en avant en tant que cédant et ayant justement servi de base au diagnostic. Le diagnostic intervient au préalable, afin de réaliser une première analyse du projet de reprise et d’évaluer la possibilité de poursuivre en ce sens. En tant que cédant, vous vous mettez ainsi à la place du potentiel repreneur pour faciliter votre projet de transmission.
Pour être efficace, le diagnostic doit s’appuyer sur les informations les plus précises possibles : il vous sera ainsi nécessaire de réunir certains documents juridiques (statuts de la société, bail commercial, contrats…) et comptables (bilans annuels et comptes de résultats des derniers exercices, analyse du chiffre d’affaires, tableau d’amortissement…) – dont vous pourrez trouver la liste de ces documents juridiques à réunir ici.
Le diagnostic de l’activité de votre entreprise consiste à observer la compétitivité de votre entreprise sur son marché et dans son secteur d’activité. On combine ainsi l’analyse externe, prenant comme point de départ une étude de marché, et l’analyse interne qui part des résultats de votre entreprise.
Vous serez amenés à évaluer le dynamisme du marché sur lequel votre entreprise évolue, à examiner l’évolution de votre chiffre d’affaires, à analyser les produits et les services que vous proposez ou encore à comparer votre politique tarifaire ou votre politique d’innovation à celle de vos concurrents. En un mot : à juger de la viabilité et de la pérennité de votre entreprise.
Au terme de ce parcours, la matrice d’analyse SWOT vous servira à identifier les forces (Strengths), les faiblesses (Weaknesses), les opportunités (Opportunities) et les menaces (Threats) auxquelles est confrontée votre entreprise – et ainsi à synthétiser le diagnostic de l’activité.
Quel avenir a votre entreprise sur son marché ? Comment se situe-t-elle par rapport à la concurrence ? Quels risques doit-elle surmonter, et comment ? Quelles sont ses perspectives de succès dans les prochaines années ?
Le diagnostic des moyens s’intéresse aux outils et moyens de votre entreprise (installations, équipement, matériel, outils de travail, stocks, etc.). Son objectif est d’évaluer la qualité et l’efficacité de ces équipements, ainsi que l’éventuel investissement à fournir pour les renforcer, le cas échéant. Il permet aussi d’évaluer le produit éventuel que le repreneur pourrait tirer de la vente d’une partie de ces moyens.
Dans certains cas, des biens peuvent d’ailleurs être exclus de la vente ou de la transmission s’ils sont par exemple jugés obsolètes – ou bien si l’on considère qu’il est préférable de traiter leur vente dans une opération distincte. Dans certains cas, on allège ainsi le bilan en réduisant certains postes de l’actif pour diminuer le montant de l’opération et élargir le nombre de repreneurs potentiels.
Le diagnostic de moyens ne se limite pas à l’immobilier et au matériel. Il s’intéresse également à l’organisation et à la gestion de la production (administration générale de l’entreprise, gestion financière et comptable, gestion des stocks, qualité du portefeuille client et du fichier fournisseurs), ainsi qu’aux actifs immatériels (brevets, marques, franchises, etc.).
Comment un repreneur diagnostiquerait-il les moyens de votre entreprise ? Vous trouverez sur cette page une série d’outils d’analyse pratiques pour vous accompagner dans votre diagnostic de moyens, avec les bonnes questions à se poser et les points clés à ne pas oublier.
Le code du travail prévoit que la cession-transmission d'une entreprise entraîne nécessairement le transfert des contrats de travail qui lui sont rattachés.
C’est dire l’importance du diagnostic humain, qui permet d’établir les compétences des salarié(e)s de l’entreprise, mais aussi d’envisager l’impact potentiel de votre départ sur l’organisation de votre société et sur vos équipes.
Le diagnostic des ressources humaines peut également permettre de repérer des manques ou des carences à combler au niveau des ressources humaines de votre entreprise – et ainsi de proposer d’éventuels axes d’amélioration pour y remédier. L’existence d’une matrice de compétences, outil dédié à faire le point sur les compétences présentes au sein de l’entreprise et celles nécessaires à son activité, constitue une ressource précieuse dans ce cadre.
Dans la pratique, le diagnostic humain consiste en des entretiens avec la direction et avec les salarié(e)s (fonctions, profils, ancienneté, rémunération, motivation). Il est complété par une étude sur le climat social de l’entreprise (conditions de travail, dialogue social au sein de l’entreprise, risques psycho-sociaux, existence de conflits, taux d’absentéisme, arrêts maladies, etc.).
Le diagnostic humain s’intéresse aussi à vous, dirigeante ou dirigeant d’entreprise : quelles sont vos motivations à vendre ou transmettre votre entreprise ? À quelle échéance souhaitez-vous céder ou transmettre ?
Pour compléter votre information, nous vous invitons à consulter cet article, écrit du point de vue du repreneur plutôt que du cédant.
Le diagnostic financier consiste à examiner la situation financière de votre entreprise, et plus précisément sa rentabilité sur les trois dernières années (évolution, rentabilité réelle et projection de rentabilité, seuil de rentabilité, mais également ratios financiers, fluctuation des capitaux et flux de trésorerie, etc.). Il consiste aussi à analyser son besoin en fonds de roulement (stocks, créances clients, crédits fournisseurs) et ses sources de financement (autofinancement, fonds propres, recours au crédit bancaire, etc.).
Vous indiquerez également dans ce diagnostic si vous avez eu recours à un emprunt (ou plusieurs emprunts),par exemple en cas de rachat avec effet de levier, et le cas échéant si vous financez votre entreprise par vos capitaux propres.
Le diagnostic financier se fonde sur les documents comptables de votre société, sur sa structure, et sur ses perspectives financières. Elle permet in fine de répondre aux questions suivantes : l’entreprise est-elle rentable ? Est-elle solvable ? Sa rentabilité est-elle pérenne ? Un plan de reprise est-il réaliste ?
Notez que le diagnostic financier est différent selon le statut juridique de votre société, selon que vous dirigez une entreprise individuelle (micro-entreprise ou auto-entreprise, EI) ou une société soumise à l’impôt sur les sociétés (SARL ou SAS par exemple).
Découvrez un article consacré au diagnostic financier dans le cadre de la transmission d’un fonds de commerce, présentant le point de vue du repreneur.
Le diagnostic juridique fait le point sur l’environnement juridique de votre entreprise. Il est essentiel d’établir ce diagnostic car votre repreneur, quel que soit le mode de reprise, héritera obligatoirement et a minima des contrats de travail de vos salarié(e)s (cf diagnostic humain plus haut), de votre bail commercial et de vos contrats d’assurance.
D’autres contrats plus spécifiques peuvent s’ajouter à cette liste, parmi lesquels d’éventuels contrats de chantiers, ou des contrats passés avec vos clients et/ou fournisseurs.
Au-delà des contrats, le diagnostic juridique s’intéresse aux potentiels litiges en cours dans votre société, à ses titres de propriété, et à son organisation juridique générale. Son champ est large.
Vous trouverez dans cet article un inventaire des bonnes questions à se poser lorsque l’on dresse le diagnostic juridique d’une entreprise.
N’hésitez pas à vous faire aider par un professionnel du droit ou un cabinet spécialisé pour mener à bien le diagnostic juridique de votre entreprise.
Le diagnostic qualité-sécurité-environnement vise à vérifier que votre entreprise se trouve en conformité avec les réglementations en vigueur. Il est primordial car il permet d’éviter qu’une négligence ne vienne entraver la vente ou la transmission de votre entreprise.
Première chose à faire, identifier les textes et les réglementations qui s’appliquent à votre entreprise et à votre secteur : sécurité au travail, gestion des déchets, règles d’hygiène, obligation de formation de votre personnel à la maîtrise des risques, etc.
Une fois ces textes identifiés, il vous reviendra de vous assurer que votre entreprise est en conformité, à jour de ses obligations, et, au besoin, de vous acquitter des formalités nécessaires.
Assurer les candidats à la reprise de votre société que celle-ci est conforme aux normes et réglementations en vigueur constituera un facteur clé de succès dans votre stratégie de cession, tout en sachant que ce point relève avant tout d’une obligation légale.
Une fois que vous aurez réalisé ces différents diagnostics, accompagné le cas échéant par les professionnels qualifiés, il conviendra bien sûr de les analyser consciencieusement et de faire la synthèse des résultats obtenus, pour ainsi finaliser le plan d’action de votre projet de cession.
Votre analyse mettra en lumière les forces et faiblesses de votre société. Vous aurez alors une vision claire et synthétique des points sur lesquels insister et des leviers sur lesquels jouer pour valoriser votre entreprise lors de la phase de présentation et de négociations auprès des repreneurs potentiels.
Dans le cas où vos diagnostics mettent à jour des manquements ou des faiblesses dans votre entreprise, vous pourrez décider soit d’y remédier en amont de la cession, soit d’en informer votre acheteur potentiel en toute transparence en précisant les actions correctives à mettre en place, associées à une idée du budget à leur allouer.
Sur la base de ces diagnostics et de votre analyse, vous aurez sous les yeux un état des lieux clair, précis et structuré de votre entreprise, aussi bien de ses atouts que de ses faiblesses. Ce travail préparatoire constitue un prérequis indispensable au travail d’évaluation de votre entreprise, permettant d’établir dans un second temps la valeur de votre entreprise si vous souhaitez la vendre.
La Chambre de commerce et d'industrie (CCI) met à votre disposition un outil de prédiagnostic qui pourra vous être d’une grande utilité : il se présente sous la forme d’un questionnaire de 50 questions et vous aide à faire le tour de votre projet de transmission d’entreprise. Il vous suffira de cocher des cases, et si besoin de commenter certaines de vos réponses. À l’issue du questionnaire (compter une heure environ), l’outil vous propose automatiquement une synthèse : atouts, points bloquants, …
Cette synthèse vous donnera un bon aperçu de la marche à suivre pour mettre votre société sur la voie d’une cession réussie.
Un autre outil, mis en place par la Banque de France, peut également vous aider au cours de cette phase de diagnostic : l’outil OPALE (Outil de positionnement et d’analyse en ligne des entreprises). Attention néanmoins, il ne s’agit pas d’un outil d’évaluation à proprement parler mais bien d’un outil d’analyse permettant d’examiner le positionnement de votre entreprise par rapport aux autres entreprises de son secteur : OPALE vous propose de mesurer et de comparer les performances de votre entreprise, d’identifier ses points forts et de découvrir son potentiel d’amélioration.
Il s’agit dans les deux cas d’outils entièrement gratuits.
Vous pouvez choisir de conduire seul(e) les diagnostics de votre entreprise et d’en analyser les résultats en interne ; ou bien de vos faire accompagner pour tout ou partie de ces démarches par des professionnels habitués de ces méthodes d’analyse : banquiers ou experts-comptables pour la partie financière, avocats ou notaires pour la partie juridique, experts en fusions-acquisitions, en ressources humaines, etc.
L’avantage de faire appel à un analyste extérieur, c’est qu’il portera un regard neutre et objectif sur les sujets que vous lui confierez, fondé sur son expertise spécifique.
Dégager les points forts et les points faibles de votre entreprise en procédant à un diagnostic est un exercice indispensable.